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UTMB 2016 : récit du papa

Jeudi 25 août

Objectif Chamonix

Armèle et moi partons de Vif le jeudi après-midi pour Saint Gervais, Résidence de vacances Les Arolles, par un temps agréable. Direction Albertville, par autoroute. Christophe et Amandine nous précèdent de quelques heures sur le même chemin.

Depuis Albertville, le GPS nous indique un itinéraire empruntant le Val d’Arly, itinéraire que nous suivons scrupuleusement. Armèle connaissait, mais moi je découvre le Val d’Arly pour la première fois. Agréable, mais nous ne l’emprunterons pas au retour.

Arrivés au niveau du viaduc de Saint Gervais, Amandine au téléphone et le TOM-TOM nous guident vers la résidence. Nous avons du mal à en discerner l’entrée. Une fois entrés et les valises débarquées, avec l’aide de Maëlle, je dois sortir en marche arrière pour me garer  en bordure de rue.

Nous retrouvons Amandine, Christophe et les enfants.

Nous découvrons la résidence, notre appartement, les possibilités de garage… et nous finissons la journée à préparer le séjour, initialement prévu pour deux jours (du vendredi soir au dimanche matin) mais modifié à trois jours (du jeudi soir au dimanche matin) pour éliminer l’allergie de Christophe (ambroisie qui sévit dans le Grésivaudan). Le séjour sera finalement encore prolongé d’une journée (jusqu’au lundi matin) pour cause de fatigue excessive de Christophe à la fin de l’épreuve. Mais n’anticipons pas…

Vendredi 26 août.

Derniers préparatifs

Ce matin Christophe doit compléter son enregistrement à l’épreuve UTMB au stade de Chamonix : vérification des matériels obligatoires et remise du dossard. Je l’accompagne. Chamonix est à une demi-heure de route. Il a du mal à trouver une place de parking à proximité des installations sportives. On arrive finalement à se garer à quelque distance que nous parcourons à pied.

Je le suis des yeux de loin, dans ses démarches administratives, car l’accès des lieux est réservé aux concurrents. Retour à Saint-Gervais avant le repas de midi, calibré comme il se faut pour la course.

Pendant ce temps, Armèle, Amandine et les enfants ont profité de la piscine de la résidence.

Départ de l’UTMB

Amandine et Christophe quittent Saint-Gervais en début d’après-midi pour se rendre sur la ligne de départ vers quatre heures, le départ effectif des coureurs ayant lieu à six heures.

Auparavant, Amandine nous a réservé une place de parking dans l’hôtel. C’est plus sûr, car en dehors de l’hôtel, il n’y a pas de place qui ne soit répréhensible. Une bonne place, la place n°2, pensai-je…

Erreur, car en voulant m’y garer la première fois, je constate stupéfait qu’il y a quelqu’un à cette place. Renseignement pris, l’usurpateur a trouvé plus pratique de s’y garer pour charger ses bagages. La place n°1 étant libre, je l’ai provisoirement occupée.

Nous partons, Armèle, les enfants et moi, vers cinq heures pour arriver à Chamonix une demi-heure plus tard. Nous nous garons au parking « OUTA », comme le prénom de la femme de Georges Barbant (qui apprend l’allemand avec Armèle à Chantilly).

Un monde fou autour de la ligne de départ nous empêche de retrouver Amandine facilement. Nous partons rive droite de la piste de départ et nous frayons un chemin vers le parvis de l’église. C’est au bas de celui-ci que se trouve la « ligne». Le chemin est de plus en plus encombré au fur et à mesure que nous nous approchons du parvis. Nous parvenons à joindre Amandine par téléphone. Elle nous indique un point de repère ayant la forme d’un ballon blanc avec une certaine inscription jaune. Nous apercevons ce ballon, en effet, au dessus des nombreuses têtes, mais « rive gauche » !! Nous devons contourner le parvis en amont pour être au pied du fameux ballon, ce que nous tentons… et nous y parvenons! Mais entre temps Amandine a rejoint Christophe dans la masse des concurrents, plus au centre. Enfin Maëlle retrouve sa mère, et nous arrivons aussi.

Il nous faut enfin laisser Christophe seul face à son destin et nous reporter plus en aval sur la piste des coureurs, avant le départ effectif, ce qui est plus facile que pour atteindre « l’amont ».

Après le discours des officiels, dont le maire de Chamonix, le top départ est donné dans un concert assourdissant mêlant la musique de Vangelis pour le film « 1492, Christophe Colomb », les applaudissements de la foule et le vrombissement d’un hélicoptère tournoyant au dessus de la ville.

Maëlle s’est faufilée à travers le rideau des spectateurs, Alban (ou Damien, je ne m’en souviens plus) est sur mes épaules, et Amandine s’occupe de Damien (ou Alban). Tout cela à temps pour voir les premiers passer en trombe. Puis le flot des coureurs se fait de plus en plus dru et à mesure de moins en moins rapide, pour enfin s’écouler en marchant, tout cela dans le même concert assourdissant.

Deux mille cinq cents coureurs passent ainsi à leur rythme. 2500 !!... suivant un chemin sommairement balisé de rubans au milieu d’une foule de 20 000 personnes peut-être…

Les premiers points de ravitaillement

Nous retournons à Saint-Gervais pour le dîner avec les enfants. Nous ne nous rendons donc pas aux deux premiers points de contrôle de la course. Mais nous supputons les horaires à tenir pour être à temps aux points de ravitaillement de Saint Gervais et des Contamines. Le temps de passage de Christophe au Délevret (20 heures), disponible par internet en temps réel, nous y aide.

Pour Saint Gervais, ce n’est pas loin, mais il faut quand même s’y rendre en voiture, et on parvient finalement à se garer sur une placette pas loin de l’itinéraire des coureurs, mais à petite distance du point de ravitaillement, qu’il nous faut parcourir à pied. Nous y sommes tous à temps pour voir arriver Christophe (à 20h 52). Il repart aussitôt nous donnant rendez-vous aux Contamines un peu plus tard. Nous remontons à la voiture et constatons qu’elle est bien parquée puisque la placette est sur la route des Contamines. Amandine décide de prendre la navette UTMB pour s’y rendre, mais il est besoin d’en connaître l’arrêt. Nous ne sommes pas les seuls à nous interroger sur le lieu. Je redescends et demande. On me renvoie là où nous sommes garés. En effet, il y a bien un arrêt de bus avec un abri côté descendant mais aucune indication ni rien dans l’autre sens (direction les Contamines), du moins apparemment.

Ouf, en traversant et un peu en contrebas, je remarque un garde-corps tubulaire de courte longueur sur lequel pend une affiche 21x27 « UTMB » et une autre inscription aussi sibylline dont je ne me souviens plus. Amandine s’y accroche et attend. Un bus passe et la prend. C’est alors qu’en cours de manœuvre pour sortir du parking nous voyons arriver un troupeau de candidats à la navette venant s’agglutiner autour du garde-corps. Nous partons pour Les Contamines…

C’est tout droit. Aux abords du village, nous comprenons que nous ne pourrons pas nous garer facilement et nous décidons de chercher une place dans une rue montant sur la gauche. Nous nous rendons avec les enfants au centre du village, ce qui représente une bonne trotte. Une scène a été mise en place près de la mairie, au milieu d’une placette (encore). En contrebas le point de ravitaillement, inaccessible aux non-accompagnants. Les coureurs n’ont droit qu’à un seul accompagnant et seule Amandine, munie d’un ticket, y a accès. De la musique, du monde mais pas trop. Affichée au premier coin de la placette, une annonce explicite : « WC femmes derrière l’église, à 200 m ». En bonne logique je pense qu’il y a un urinoir « homme » à proximité. Je fais le tour de la mairie, tombe sur un bénévole qui interdit le passage menant au point de ravitaillement et qui me renseigne sur la présence de WC « hommes » derrière l’église…

Je retourne ensuite à la placette où je retrouve Armèle en compagnie d’Amandine et des enfants. Après s’être restaurée d’un morceau de gâteau au chocolat, Amandine se rend au point de ravitaillement muni de son droit d’accompagnant, et nous, nous allons attendre le passage de Christophe un peu plus loin, et pour être précis, en face de l’église…

L’ambiance est très gaie. Les spectateurs agitent des cloches, applaudissent, lancent des mots d’encouragement aux coureurs, leur tendent la main qu’ils touchent à leur passage…

Enfin Christophe arrive, averti de notre présence en cet endroit, nous embrasse (il doit être aux alentours de onze heures moins le quart) et continue sa route. Tout semble aller pour le mieux pour lui.

Nous retrouvons Amandine et aussi deux navettes prêtes à partir pour Chamonix, point de départ des navettes à destination de Courmayeur. Dilemme pour Amandine. Elle juge que c’est un peu tôt. Je juge qu’il faudra se lever tôt le lendemain…

Nous redescendons tous en voiture sur Saint Gervais pour une nuit raccourcie au moins pour deux d’entre nous. Il est minuit lorsque nous retrouvons l’appartement et couchons les enfants.

Samedi 27 août

Quatre heures du matin

Une journée très longue commence… Lever à quatre heures.

Je vais conduire Amandine à Chamonix. Une chance, on arrive pile sur le point de départ de la navette pour Courmayeur, grâce à deux des bénévoles qui jalonnent le parcours d’une autre épreuve (CCC, TDS, PTL, OCC, peu importe laquelle) !

Je retourne à Saint Gervais me coucher. « Sympa » de trouver une place de parking réservée quand on arrive à cette heure-là…

De neuf à vingt et une heures, Champex

La matinée consiste à prendre son petit déjeuner, etc… puis à attendre le signal du passage de Christophe à Courmayeur (9h 43) et d’Amandine pour ce qui concerne la suite du programme. Elle décide de « suivre » Christophe jusqu’à Arnouva et La Fouly par la navette. Je profite un peu de la piscine avec les enfants. Dans l’après-midi, nous partons avec les enfants pour Champex-lac où nous rejoindrons Amandine.

Nous la rejoignons ou plutôt nous rattrapons la navette UTMB la transportant à Champex-lac, ce, vers 19 heures, sur la route du col des Montets. Nous suivons son car tout le long de la route du col de la Forclaz.

C’est pour continuer de le suivre que nous dévions notre trajet des recommandations GPS nous incitant à rejoindre Champex par Les Valettes. Mais Damien étant pris d’un besoin urgent, nous nous arrêtons un peu avant Orsières, perdant de vue le car d’Amandine. Reprenant la route de Champex par Orsières, nous empruntons la « route du Tennis » qui monte jusqu’à Champex le Lac où se trouve effectivement un vieux tennis tout délabré.

Là, pas de navette en vue, ni de point de ravitaillement. Nous arrivons au bout du lac où nous sommes bien contents de trouver une belle place de parking. Et c’est là qu’on nous dit que ce bout de lac n’est pas le bon. Le point de ravitaillement est à l’autre bout (un kilomètre au moins). Demi-tour vers le bon bout. Je dépose Armèle, les enfants, la glacière, le sac, et je retourne me garer ou je pourrai. Pas possible avant la belle place. Et je rejoins ensuite « pedibus gambisque » le point de ravitaillement. J’y retrouve Armèle, les enfants et Amandine, qui lève le mystère de la disparition de la navette après Orsières : il y avait un changement de bus à Orsières !

Nous attendons assis dans l’herbe juste avant le point de contrôle. Alban et Damien font des galipettes devant un groupe d’Espagnols. Cela nous perturbe et nous manquons le passage de Christophe. Armèle le voit même, sans le reconnaître, car on s’attendait à le voir en orange et il est en tee-shirt bleu !

Christophe est arrivé à 19 heures 22. Il a mal aux pieds, ce qui nécessite des soins. Il a envie de dormir mais préfère attendre d’être à Trient (si nécessaire). Il est bien placé (400 à 500 ème ) mais les soins des podologues font perdre du temps et des places, beaucoup de places et cela l’énerve. Il repart sous une petite pluie le long du lac.

Nous profitons de cette étape pour pique-niquer dans les tentes installées pour les accompagnants.

De vingt et une heures à minuit. Trient 1

Et nous repartons, seuls, pour Trient par le col de la Forclaz. Amandine et les enfants ont pris la navette, qui a accepté les enfants à bord. Elle ne voulait qu’en prendre un mais les deux autres ont réclamé…

Trient est une petite bourgade suisse de 150 habitants connue pour son glacier.

Ce jour est l’anniversaire de notre cinquantenaire de mariage, mais on aurait pu rêver de circonstances plus agréables pour le fêter, voici pourquoi…

A peine parvenu à l’entrée du village, nous sommes dirigés sur une aire de stationnement réduite, herbeuse, ou plutôt boueuse. Le bénévole du coin nous indique la direction du point de ravitaillement : l’église, située à une centaine de mètres. Il est peut-être 22h 30. Il pleut. Nous sommes en sandalettes. Nous nous couvrons d’un K-way. Nous nous rendons au point de ravitaillement dans l’espoir vite déçu d’y voir Amandine et les enfants.

Notre premier souci est de retrouver Amandine. Armèle téléphone. Amandine dit être à l’arrêt de la navette. Il faut trouver cet endroit. Un premier bénévole nous dit que cet arrêt est en contrebas de l’église en face d’un hôtel qu’on ne peut manquer de voir. Nous descendons en contrebas une centaine de mètres et nous arrivons à une place assez étendue ou il y a une maison et ce qui semble être un entrepôt avec un auvent sous lequel deux personnes s’abritent.

Pas un chat (vous me direz, il pleut…). Armèle appelle « Amandine ! ». Plusieurs fois. Même pas d’écho. Nous pensons nous être trompés. Nous remontons. Nouvel interrogatoire d’un autochtone. Mêmes explications. J’ai l’impression qu’on tourne en rond. Armèle téléphone encore. Amandine coincée sous un abri bus avec les trois enfants demande si nous l’avons trouvée !?

L’heure tourne. Il est 23 heures. C’est l’affolement. Armèle repart à la recherche de cet abri bus sous la pluie et moi je retourne au point de ravitaillement. Il est 23h 15. Christophe n’est pas encore passé au point de contrôle précédent (La Giète). Cela m’inquiète aussi, car il pleut dru et les sentiers doivent être glissants. Je vais aux renseignements à l’ordinateur du contrôle UTMB car mon téléphone ne semble pas marcher en Suisse.

Enfin, on me dit que Christophe est pointé à La Giète à 23 heures 33, et cet événement est annoncé sur l’écran de la salle de restauration des accompagnants. C’est alors qu’Amandine et Armèle apparaissent dans l’entrée de la salle avec les enfants.

Il fallait en fait prendre une route qui partait de la place, longeait un torrent assourdissant, et semblait quitter le village pour découvrir enfin les deux hôtels dans la nuit. Amandine s’abritait là sous un porche car ni les enfants ni elle n’étaient équipés pour la pluie.

Maëlle est transie de froid. Tout est humide ou mouillé sous cette tente servant de réfectoire. Amandine me demande d’aller chercher une couverture au poste de secours.

L’accueil (si l’on peut dire) des coureurs, à Trient, est juste à côté de l’église. Les coureurs arrivant, et repartant, passent entre l’église et le poste de secours, qui est aussi le bureau des abandons. Le point de ravitaillement est à une cinquantaine de mètres de là.

Je me rends au poste de secours et demande des couvertures pour Maëlle, Alban et Damien. Le bénévole de régulation des secours et des abandons me rétorque que les couvertures sont prévues uniquement pour les coureurs.  Je suis démonté par cette réponse et je vais en rendre compte à Amandine qui bondit (à juste titre). Elle se rend au poste de secours et revient avec trois couvertures de survie !!

Le bénévole de régulation avait trouvé à qui parler.

Dimanche 28 août

De zéro à quatre heures. Trient 2

Christophe arrive à Trient vers 0 heure 45 épuisé. Il souhaite dormir. Il peste contre tout, houspille même Amandine qui est extrêmement fatiguée et qui vient de sortir d’une situation angoissante. Un effet de la pluie, sûrement… J’emmène Christophe dormir au poste de secours (à cinquante mètres).

Sur le trajet, il me dit avoir faim. Il souhaite manger. On arrive au poste où on (le bénévole de régulation) lui trouve un lit. Je retourne au point de ravitaillement où je ramasse quelques victuailles apportées par Amandine et lui porte. Enfin je les porte au bénévole de régulation, qui me rétorque qu’il dort et qu’il ne faut le réveiller sous aucun prétexte. On lui donnera quand il se réveillera. D’un naturel conciliant, je n’insiste pas.

Je reviens au poste de ravitaillement (à cinquante mètres), je vois qu’Armèle, avertie par Amandine que Christophe souhaitait de la soupe, s’en est procuré un bol. Elle part elle aussi au poste de secours (50 m) lui porter. J’ai cru comprendre qu’elle avait eu la même fin de non recevoir que moi. C’est un autre coureur arrivant sur le chemin qui aura le plaisir du bol de soupe.

Christophe est reparti à 1 heure 57, direction Vallorcine, à la grande satisfaction d’Amandine.

Nous prenons aussi cette direction en voiture, tous…un peu serrés, sauf à l’avant, et nous  laissons Amandine à Vallorcine pour retourner à Saint Gervais avec les enfants.

Armèle lui laisse de quoi affronter le froid et l’humidité : sa polaire, une cape de pluie et un petit duvet que nous avons toujours en réserve dans la voiture.

Il est trois heures du matin lorsque nous arrivons à la résidence.

Ouvrant la porte du garage de la résidence, nous constatons que les places n°1 et n°2 sont toutes deux occupées par des voitures immatriculées en Pologne… Non contents du forfait, une troisième voiture polonaise est garée en travers du chemin des deux premières !!! Trois lascars de connivence ?

A trois heures du matin, je n’ai pas réfléchi longtemps et me suis garé en travers du chemin des trois usurpateurs, me disant que je pourrai toujours arguer que je me suis garé là pour mieux débarquer les enfants ensommeillés puis, pourquoi pas, embarquer nos bagages en vue de notre départ encore prévu avant midi. Je prends toutefois soin de ne pas boucher l’accès à la sortie des véhicules de l’étage inférieur.

Ce soir-là je me suis couché avec le sentiment du devoir accompli.

Huit heures du matin

Me réveillant du sommeil du juste, je suis descendu dans le garage pour voir l’effet produit. Deux Polonais attendaient perplexes. Nous avons engagé la conversation (en anglais, car ils ne connaissaient que leur langue maternelle et la langue de Shakespeare, semble-t-il). J’apprends alors :

  1.     que la troisième voiture (à l’emplacement n°1) appartient à un autre Polonais qui l’a légitimement garée là.
  2.     qu’il y a eu un violent orage ayant entraîné l’inondation de l’étage inférieur du garage.
  3.     qu’ils n’ont eu d’autres ressources que de se garer comme ils l’ont fait (pour ne pas se mouiller les pieds).
  4.     que le locataire légitime de la place n°2 pouvait encore se garer dehors (quitte à se mouiller la tête) ou se garer à l’étage inférieur (quitte à se mouiller les pieds).
  5.     que d’ailleurs ils n’étaient pas certains que la place était réservée.
  6.     qu’étant étrangers au pays ils pouvaient faire comme s’ils étaient chez eux et que pour s’expliquer ils ne parleraient pas la langue du pays.
  7.     et qu’enfin ils n’auraient même pas à s’excuser.

Constatant leur suffisance, je leur dis que je n’enlèverai ma voiture que lorsque la réception aura constaté leur comportement et les prie d’attendre son ouverture (8h 30).

L’arrivée

Nous sommes debout lorsque  Christophe passe à La Tête au Vent (9 heures 06). Lorsqu’il passe à la Flégère (10 heures), il est temps de partir pour Chamonix, à la ligne d’arrivée. Amandine tient absolument à ce que les enfants soient là malgré leur peu de sommeil. Nous ne pouvons que l’approuver.

Alban a du mal à se lever…

Nous avons prévu l’arrivée de Christophe vers onze heures trente. Nous nous garons au parking OUTA à proximité de la ligne de départ, maintenant d’arrivée. Nous retrouvons Amandine au pied d’une statue. Elle est en bonne position pour accompagner Christophe jusqu’à la ligne d’arrivée. Une demi-heure d’attente. Je propose à Amandine de faire des photos depuis l’arrivée et elle me confie son appareil.

Armèle se faufile dans la foule avec son sac à dos et celui d’Amandine, et parvient à se placer près d’une barrière juste au moment où Christophe passe avec toute sa petite famille ! Christophe est « finisher » !

Christophe a dix minutes d’avance sur nos prévisions du matin. J’ai bien fait de m’y prendre à l’avance aussi pour être sur la ligne d’arrivée. Je prends ce que je crois être des photos. Christophe passe la ligne accompagnée de sa famille et est annoncé par le speaker qui clame «  Christophe ! ». Je « photographie ».

Il me semble bien, en tout cas beaucoup mieux qu’à Trient. Il est photographié devant un panneau « Finisher UTMB 2016 ». Nous nous installons à la terrasse d’un café et nous buvons un coup. Christophe a du mal à boire.

Nous repartons à Saint Gervais avec les enfants, laissant Christophe et Amandine rejoindre leur véhicule laissé à Chamonix depuis le début de cette aventure. Ils doivent aller récupérer le sac qui a suivi Christophe pendant la course.

Nous sommes surpris de les voir arriver peu de temps après nous, à l’appartement. En fait, Christophe a eu un malaise et Amandine a préféré rentrer directement.

Conclusion

Christophe ne va pas bien. Il a chaud, il a froid, il est brûlant. Il a peur de vomir s’il boit.

Insolation.

La descente de la Flégère sans casquette? Je ne crois pas sauf peut être en fin de parcours. Je pense plus à l’arrivée sans casquette. Il ne faut pas longtemps pour attraper une insolation. Toujours est-il que prolonger le séjour aux Arolles est nécessaire, au moins d’une demi-journée.

Christophe passe l’après-midi couché avec glace ou serviette imbibée d’eau glacée sur la tête. Il prend du Doliprane.

Maëlle et moi retournons à Chamonix pour récupérer le sac de ses affaires personnelles, laissé en souffrance à cause de son malaise.

Le soir Christophe prend de la soupe et mange un peu. Cela va déjà mieux. Assez pour constater que mes photos de l’arrivée constituent une vidéo focalisant tantôt sur la ligne d’arrivée, tantôt sur le bout de mes pieds, tantôt ailleurs…

Nous repartons le lendemain matin sans problème, cette fois en passant par Annecy, et de conserve.

Ces journées furent éprouvantes pour tous, et pourtant nous en garderons sûrement tous le meilleur souvenir.

Commentaires

  • Merci Pierre pour ce récit qui sent le vécu!
    Nous n'avons suivi cette année que de loin (puisque nous étions en Slovénie ) et c'est tant mieux : j'aurais été trop angoissée. ..
    Merci à Armelle et vous qui avez pu soutenir les petits et les grands. ..
    Et bravo à Christophe!

  • Très beau récit. On a presque vécu la même course :)

  • Bravo aux supporters et bravo pour ce récit qui montre bien combien il est difficile d'être parents / supporters. Très intéressant. Bravo à Christophe pour cet exploit.

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